Un marathon. 42,195 kilomètres. Une distance mythique depuis Philippidès en 490 av. J-C. Une épreuve pour chacun. Mais aussi une histoire incroyable: c’est seulement en 1984 que des femmes pourront courir un marathon aux jeux olympiques! Et alors pourquoi pas moi?
Suite à ma place de 4ème féminine à L’Ecotrail il y a un an, je m’inscris au marathon de Paris. J’ai fait 30 kilomètres en marchant en moins de 4h; je devrais pouvoir faire 42 kilomètres en moins de 6h. C’est un défi que je me lance. Pas pour faire un chrono, juste pour finir et être marathonienne un jour…pour toujours.
Je suis une marcheuse, je peux marcher rapidement et longtemps. J’ai de l’endurance.
Mais courir: la dernière fois ça devait être pour l’épreuve d’éducation physique au bac…au siècle dernier…
Il me reste un an pour me préparer.
Jusqu’en janvier 2015, tout va bien. Je suis en avance sur mon plan d’entraînement tant en kilométrage qu’en allure. Cet objectif me booste. Lorsque la flemme me prend, certains matins d’hiver, je pense au 12 avril.
Et puis mi-janvier, chute à ski, au ralenti, bête. Résultat: claquage au mollet gauche. 6 semaines d’arrêt.
Plan d’entraînement réduit à néant. Je doute.
Début mars je reprends la course lentement, doucement. J’ai peur de me faire mal.
Mais l’envie est plus forte. Je veux courir ce marathon.
Peu m’importe les plans d’entraînement, les séances courtes, longues ou au seuil, les fractionnés…
Je cours comme je veux, quand je peux.
Et me voilà à la veille de mon premier marathon. Prête? je ne sais pas. Je n’ai jamais couru plus de 21 kilomètres.
C’est un aller simple vers l’inconnu.
J’arrive place de l’Etoile vers 8H30. Il fait bon, il fait beau. Une météo idéale pour une journée mémorable.
Mais courir: la dernière fois ça devait être pour l’épreuve d’éducation physique au bac…au siècle dernier…
Il me reste un an pour me préparer.
Jusqu’en janvier 2015, tout va bien. Je suis en avance sur mon plan d’entraînement tant en kilométrage qu’en allure. Cet objectif me booste. Lorsque la flemme me prend, certains matins d’hiver, je pense au 12 avril.
Et puis mi-janvier, chute à ski, au ralenti, bête. Résultat: claquage au mollet gauche. 6 semaines d’arrêt.
Plan d’entraînement réduit à néant. Je doute.
Début mars je reprends la course lentement, doucement. J’ai peur de me faire mal.
Mais l’envie est plus forte. Je veux courir ce marathon.
Peu m’importe les plans d’entraînement, les séances courtes, longues ou au seuil, les fractionnés…
Je cours comme je veux, quand je peux.
Et me voilà à la veille de mon premier marathon. Prête? je ne sais pas. Je n’ai jamais couru plus de 21 kilomètres.
C’est un aller simple vers l’inconnu.
J’arrive place de l’Etoile vers 8H30. Il fait bon, il fait beau. Une météo idéale pour une journée mémorable.
Je prends place dans mon sas, le rose, le dernier, le sas des débutants, des touristes du marathon, de ceux dont le rêve est juste de finir…
Je papote avec une américaine, des coréennes…
J’aperçois un des meneurs d’allure 4H30. Marcel dit « D’Artagnan ». Une figure parmi les meneurs d’allure du marathon de Paris. Je n’ai aucune idée de l’allure à laquelle je peux courir durant 42 kms. Je décide de le suivre. On verra bien.
Je papote avec une américaine, des coréennes…
J’aperçois un des meneurs d’allure 4H30. Marcel dit « D’Artagnan ». Une figure parmi les meneurs d’allure du marathon de Paris. Je n’ai aucune idée de l’allure à laquelle je peux courir durant 42 kms. Je décide de le suivre. On verra bien.
Le temps passe vite. Je suis bien, pas stressée. Ce n’est qu’une course après tout.
Le sas qui nous précède démarre.
A 9h50, la barrière devant nous s’ouvre. Nous descendons tranquillement les Champs Elysées. Je suis sur la partie gauche de l’avenue. Bizarrement ceux qui sont à droite n’avancent pas.
Le départ est prévu à 10H05. On va nous arrêter avant l’arche de départ.
Tout à coup je vois D’Artagnan commencer à courir. Tout le monde se met à courir.
C’est le départ? J’ai encore ma veste de pyjama sur le dos.
Nous l’apprendrons en chemin. Notre côté est parti plus tôt que prévu, avant les 4H15!
Je me déshabille en courant, démarre mon chrono. Me voilà partie pour mon premier marathon.
Je suis euphorique.
Je me suis D’Artagnan. L’allure me va bien. Je suis à l’aise. Nous sommes un petit groupe de moutons derrière notre berger. On fait connaissance. On papote. Ce marathon, c’est le dernier salon où l’on cause de Paris.
Et déjà voilà la place de la Bastille et le premier ravito. Je n’ai pas vu le temps passer. Il y a beaucoup de monde. C’est vraiment sympa. La vie est belle.
D’Artagnan fait le guide touristique: à gauche la château de Vincennes puis le bois de Vincennes.
Il n’y a plus grand monde. Je suis à la fois dans ma bulle et dans ce groupe bigarré. Il y a la marocaine au tee-shirt bleu; une blonde et son tee-shirt orange qui vient d’Irlande je crois; et le tee-shirt vert et noir avec le camelback; et le grand du groupe et son tee-shirt noir; tout un assortiment de tee-shirts attiré par une même flamme rose comme des papillons autour d’une lampe. Par moment ça frotte un peu mais on est poli. On s’excuse. On commence à se connaître. On est parti pour la même aventure. On poursuit le même but.
A la sortie du bois de Vincennes il y a beaucoup de monde venu nous encourager. Ils occupent une partie de la chaussée. On se croirait dans la montée de l’Alpe d’Huez au Tour de France! C’est bon.
Le sas qui nous précède démarre.
A 9h50, la barrière devant nous s’ouvre. Nous descendons tranquillement les Champs Elysées. Je suis sur la partie gauche de l’avenue. Bizarrement ceux qui sont à droite n’avancent pas.
Le départ est prévu à 10H05. On va nous arrêter avant l’arche de départ.
Tout à coup je vois D’Artagnan commencer à courir. Tout le monde se met à courir.
C’est le départ? J’ai encore ma veste de pyjama sur le dos.
Nous l’apprendrons en chemin. Notre côté est parti plus tôt que prévu, avant les 4H15!
Je me déshabille en courant, démarre mon chrono. Me voilà partie pour mon premier marathon.
Je suis euphorique.
Je me suis D’Artagnan. L’allure me va bien. Je suis à l’aise. Nous sommes un petit groupe de moutons derrière notre berger. On fait connaissance. On papote. Ce marathon, c’est le dernier salon où l’on cause de Paris.
Et déjà voilà la place de la Bastille et le premier ravito. Je n’ai pas vu le temps passer. Il y a beaucoup de monde. C’est vraiment sympa. La vie est belle.
D’Artagnan fait le guide touristique: à gauche la château de Vincennes puis le bois de Vincennes.
Il n’y a plus grand monde. Je suis à la fois dans ma bulle et dans ce groupe bigarré. Il y a la marocaine au tee-shirt bleu; une blonde et son tee-shirt orange qui vient d’Irlande je crois; et le tee-shirt vert et noir avec le camelback; et le grand du groupe et son tee-shirt noir; tout un assortiment de tee-shirts attiré par une même flamme rose comme des papillons autour d’une lampe. Par moment ça frotte un peu mais on est poli. On s’excuse. On commence à se connaître. On est parti pour la même aventure. On poursuit le même but.
A la sortie du bois de Vincennes il y a beaucoup de monde venu nous encourager. Ils occupent une partie de la chaussée. On se croirait dans la montée de l’Alpe d’Huez au Tour de France! C’est bon.
Et nous voilà au ravitaillement du 20ème kilomètre. Déjà! Le temps passe vite! C’est un peu la pagaille. Il y a des coureurs dans tous les sens. Le sol est glissant et collant. J’attrape une bouteille d’eau. Je préfère ne pas prendre à manger. J’ai peur que ça ne passe pas. J’ai mes petites compotes. Pour l’instant ça me suffit. Je finirai affamée.
On commence à enchaîner les tunnels sur les quais. Les remontées sont bien casse-pattes. Je suis toujours collée à D’Artagnan.
Place de Varsovie en face de la tour Eiffel, au ravitaillement 30ème kilomètre, D’Artagnan nous dit de continuer, il va nous rattraper. Je ne le reverrai plus… étrange…
Je continue mais je me sens orpheline. Et je commence à fatiguer et à avoir un peu mal au tendon d’Achille droit.
De plus en plus coureurs marchent. Moi aussi je marcherais bien. Non je continue à courir. Sophie m’attend au 34ème kilomètre. Cette idée me ravit. Elle m’aide à avancer.
On commence à enchaîner les tunnels sur les quais. Les remontées sont bien casse-pattes. Je suis toujours collée à D’Artagnan.
Place de Varsovie en face de la tour Eiffel, au ravitaillement 30ème kilomètre, D’Artagnan nous dit de continuer, il va nous rattraper. Je ne le reverrai plus… étrange…
Je continue mais je me sens orpheline. Et je commence à fatiguer et à avoir un peu mal au tendon d’Achille droit.
De plus en plus coureurs marchent. Moi aussi je marcherais bien. Non je continue à courir. Sophie m’attend au 34ème kilomètre. Cette idée me ravit. Elle m’aide à avancer.
34ème kilomètre, j’aperçois le tee-shirt rose de Sophie. C’est génial. Je commence à faiblir et sa présence me donne de l’énergie.
Porte d’Auteuil ce sont les enfants qui m’attendent. Nous allons faire les derniers kilomètres ensemble.
Tant mieux car j’en peux plus. J’ai de plus en plus mal au tendon. Sophie me rebooste. Les enfants font les clowns.
Porte d’Auteuil ce sont les enfants qui m’attendent. Nous allons faire les derniers kilomètres ensemble.
Tant mieux car j’en peux plus. J’ai de plus en plus mal au tendon. Sophie me rebooste. Les enfants font les clowns.
Au 40ème kilomètre, douleur fulgurante au tendon qui me cloue sur place. Je ne peux plus courir, à peine marcher. J’enrage. Je n’ai pas fait tout ça pour m’arrêter à 2 kilomètres de l’arrivée!
J’avance clopin-clopant. La douleur se dissipe un peu. Au 41ème kilomètre, je me remets à trottiner.
Pas question de passer la ligne d’arrivée en marchant, j’ai ma fierté!
Je suis passée au 40ème kilomètre en 4h20. Je vais mettre 20 minutes pour faire les 2 derniers…
Les derniers mètres sont magnifiques. Il y a beaucoup de monde et cette arche au loin qui nous attend.
4H40 c’est fini. J’ai réussi! Je suis marathonienne!
J’avance clopin-clopant. La douleur se dissipe un peu. Au 41ème kilomètre, je me remets à trottiner.
Pas question de passer la ligne d’arrivée en marchant, j’ai ma fierté!
Je suis passée au 40ème kilomètre en 4h20. Je vais mettre 20 minutes pour faire les 2 derniers…
Les derniers mètres sont magnifiques. Il y a beaucoup de monde et cette arche au loin qui nous attend.
4H40 c’est fini. J’ai réussi! Je suis marathonienne!
4 commentaires
Bravo Anne pour cette belle performance:)Même si d’Artagnan vous a lâché en cours de route,vous n’avez par contre rien lâché ;)! C’est super! Soignez bien votre tendon.
J’ai toujours dit que tu étais Wonder woman! Je suis très admirative de ta performance et surtout de ton courage. Une passion qui te remplie de bonheur, c’est merveilleux de te voir ainsi ma chère Anne.je n’ai pas de médaille a te remettre sauf le diplôme de super nana. Félicitations et gros bisous.
Bravo Anne !
Bravo pour ta course malgré ta blessure au mollet et bravo pour ce récit, super agréable à lire, ça permet de revivre tous ces beaux moments vécus dimanche !
Thierry
Super maman !