Samedi 8 juillet 2017
Briançon- Brunissard par le col des Ayes
17,5 kms 5h
Dénivelé +: 1436m
Dénivelé -: 962m
Altitude max: 2477m
Arrivée à Briançon à 9h par le train de nuit, c’est avec plaisir que je prends le même chemin que j’avais suivi lorsque j’avais fait le GR5 en traversant le village de Villars Saint Pancrace. Le GR5 suit une route caillouteuse avec parfois un passage en forêt. Il fait très chaud ce matin, plus de 30 degrés. Mon sac à dos me pèse, il faut que je me réhabitue à ce compagnon de route… Rapidement j’arrive au hameau des Ayes. Puis le chemin s’élève gentiment au milieu d’une forêt de pins pour atteindre les alpages qui conduisent au col des Ayes,2477m, passage entre le Briançonnais et le Queyras. En haut, le paysage se découvre à la vue, c’est la récompense, la joie d’y être arrivée. Puis j’entame la descente vers Brunissard. Je retrouve avec beaucoup de plaisir mes copines les marmottes qui sifflent sur mon passage.
Le GR5 traverse le camping de l’Izoard en suivant la route. Il est 13h45 lorsque j’arrive au refuge des Bons Enfants. La gardienne m’installe dans la salle de détente où je dormirai seule, le dortoir de 6 étant occupé exclusivement par des hommes. Je suis ravie. On se contente de peu en montagne! Le ciel s’obscurcit. Des orages éclatent en fin d’après-midi.
Dîner: soupe de légumes, veau rôti et spaghettis, salade, fromage et salade de fruits. Je retrouve le régime refuge!
Dimanche 9 juillet 2017
Brunissard – Les Fonts de Cervière par le col du Tronchet, Souliers et le col de Peas.
17kms. 7h30
Dénivelé +: 1536m
Dénivelé -: 1259m
Altitude max: 2630m
Je me lève tôt ce matin. Le ciel est bien gris. La météo a prévu de la pluie, voire des orages.
Le chemin démarre sur la route de l’Izoard avant de s’enfoncer dans la forêt pour atteindre les alpages du col du Tronchet,2347m. Les nuages sont bas, il n’y a rien à voir. J’entame la descente vers le hameau de Souliers. Il bruine sans discontinuer. Heureusement le chemin serpente dans la forêt et les arbres me protègent. Puis Je traverse des pâturages où broutent des troupeaux de moutons. La montée vers le col de Peas,2629m, au pied du Pic de Rochebrune, pourrait être très agréable s’il y avait un peu de soleil. La descente toute en zig- zag est plus périlleuse et demande de l’attention. Les pieds se dérobent sur les cailloux qui roulent. La pluie redouble dans la descente vers les Fonts de Cervière. C’est un hameau de 4 ou 5 maisons perdu au bout du bout de la France. Pas de réseau ni de wifi. J’arrive au refuge vers 13h30. Il n’est pas complet. Aujourd’hui aussi j’aurai une chambre pour moi toute seule avec un lavabo et des toilettes. Le grand luxe à 2000m d’altitude! Je profite de l’après-midi pour me promener aux alentours.
Dîner: salade composée, curry d’agneau avec du riz. fromage, tarte aux myrtilles.
Lundi 10 juillet 2017
Les Fonts de Cervière – Le Roux d’Abries par les cols du Malrif, du Rasis et des Thures.
16kms 6h40
Dénivelé + : 1165m
Dénivelé – : 1411m
Altitude max : 2921m
Ce matin le ciel est dégagé. Je quitte le refuge à 7h15. Il fait un peu frais mais c’est tellement agréable de voir la nature s’éveiller. Des marmottes s’enfuient à mon passage. Je vais rejoindre Le Roux par une variante dite « de haute montagne ». Je monte à travers des alpages vers le col du petit Malrif,2830m, que j’aperçois en haut. La pente s’accentue. Arrivée au col j’ai une vue plongeante sur le lac du Grand Laus. C’est superbe. Puis je continue sur la crête jusqu’au col du Malrif,2866m. Après s’en suit une traversée impressionnante à flanc de montagne dans un pierrier. Le chemin a disparu. J’aperçois de loin en loin un piquet rouge et blanc qui me donne la direction à suivre. Je dois avancer à petits pas en m’aidant de mes bâtons. C’est périlleux. Je me concentre, un pied qui glisse et c’est la chute mortelle. Je ne suis pas très fière de m’être engagée seule sur ce chemin. J’ai un peu peur. Heureusement, après ce passage difficile, je retrouve des alpages vers le col du Rassis,2921m, point culminant de mon tour du Queyras. Le panorama s’étend magnifique, belle récompense après ce passage difficile.
Dîner: ratatouille au chèvre, rôti de porc, gratin dauphinois, haricots verts, panacotta au citron vert. Le tout excellent avec un accueil chaleureux de la propriétaire.
Mardi 11 juillet 2017
Le Roux d’Abries – Aiguilles par Abries
19kms 5h
Dénivelé + : 585m
Dénivelé – : 740
Altitude max : 2044m
Il fait beau ce matin lorsque je quitte le Cassu. Ca ne va pas durer, hélas. Comme je n’ai pas pu avoir de place au refuge de la Monta ou à celui de Degré 7, je dois aller dormir à Aiguilles dans la vallée. J’ai prévu d’y aller en passant par Abries puis le lac de Malrif. C’était sans compter sur les orages! Très rapidement des nuages menaçants apparaissent. Le tonnerre commence à gronder vers 11h. Je décide de ne pas monter au lac et d’aller directement à Aiguilles en longeant la rivière. Sage decision car les orages et la pluie redoublent. Je suis trempée lorsque j’arrive au gîte Yak Avenir, mon étape du jour. L’extérieur ne paye pas de mine mais à l’intérieur certaines chambres ont été refaites. La mienne est très confortable. Aiguilles est un petit village qui possède la seule pharmacie et le seul hôpital du Queyras! L’après-midi est partagée entre éclaircies et averses.
Dîner : chèvre chaud sur toasts, agneau des Alpes à la menthe avec de la semoule, tarte à la rhubarbe et glace vanille. Très bon!
Mercredi 12 juillet 2017
La Monta – Saint Véran par le lac Egorgéou, le lac Foréant, le col Vieux, le refuge Agnel et le col de Chamoussière.
23,5 kms 6h20
Dénivelé + : 1536m
Dénivelé – : 1280m
Altitude max : 2884m
Ce matin je prends la navette qui passe dans la vallée du Guil pour rejoindre l’Echap, point de départ de ma randonnée du jour. Je commence à marcher à 8h30. Après avoir traversé la rivière. le chemin serpente dans une jolie forêt de pins et de mélèzes. Je croise un troupeau de moutons et son patou qui me barre le chemin. Le berger me rassure, c’est un gentil patou, trop gentil même parait-il! Rapidement j’arrive au lac Egorgéou puis au lac Foréant. Le paysage est magnifique, comme je les aime, et le sentier facile.
Derrière le refuge Agnel, le chemin se faufile à travers un pierrier vers le col de Chamoussière,2884m. Et c’est à nouveau un magnifique panorama qui se dévoile. C’est toujours un peu magique, ce moment où un pas, juste un petit pas permet de découvrir l’étendue du paysage avec les sommets au loin et les vallées vers le bas. La descente est très agréable et je la fais à moitié en courant jusqu’à la chapelle de Clausis. Puis le GR 58 suit la rivière avant de monter vers Saint Véran, un des plus hauts villages d’Europe. J’ai réservé une chambre seule au gîte Costebelle juste à l’entrée du village. Saint Véran est un joli petit village parsemé de vieilles maisons et de cadrans solaires où il fait bon se promener.
Dîner: soupe minestrone, sauté d’agneau avec des pommes de terre, crème catalane.
Jeudi 13 juillet 2017
Saint Véran – Bramousse par le col des Estronques et le col de Bramousse.
19 kms 5h40
Dénivelé + : 1396m
dénivelé – : 1966m
Altitude max : 2761m
Départ de Saint Véran vers 7h30. La journée s’annonce belle. Je descends vers Le Raux afin de remonter de l’autre côté à travers une jolie forêt de mélèzes. Il fait un temps magnifique. Le chemin m’enchante. Je monte tranquillement jusqu’au col des Estronques,2651m.
Dîner : soupe de légumes, salade verte, paupiette de veau et riz, plateau de fromages, fromage blanc avec de la confiture d’abricot, génépi.
Vendredi 14 juillet 2017
Bramousse – Mont-Dauphin par le refuge de FurFande, puis le GR 541 par le col Garnier et Eygliers.
27 kms 7h30
Dénivelé + : 1400m
Dénivelé – : 1874m
Altitude max : 2279m
Je quitte le gîte du Riou Vert de bonne heure, comme à mon habitude, pour mon dernier jour de randonnée. J’aime marcher le matin lorsque la nature s’éveille et que le soleil caresse sans chauffer. Le chemin descend vers le pont de Bramousse puis se redresse pour escalader l’autre versant. Après un passage dans une forêt de mélèzes, le chemin débouche en plein soleil, sur les magnifiques alpages de Furfande et ses très jolies granges. Au départ, j’avais prévu de remonter jusqu’à Brunissard pour descendre vers Briançon, mais un message de la sncf m’informant de mouvements sociaux m’oblige à changer mon programme. Je décide de rentrer aujourd’hui en descendant vers Mont Dauphin par le GR 541. Le chemin passe par le col Garnier,2279m, puis dévale par un sentier caillouteux à travers une forêt jusqu’à atteindre une piste forestière. Certains passages de ce sentier sont piègeux et, faute de concentration, je me retrouve par terre! Il faut partager ce chemin avec des vtt qui arrivent souvent à toute vitesse. Je ralentis le pas. Aujourd’hui je ne suis pas pressée d’arriver. Au hameau du Gros, le GR 541 emprunte la petite départementale D 371 jusqu’au village de l’Eygliers. La route en balcon me semble interminable. Il fait très chaud. Dans l’après-midi, j’atteins enfin la petite ville de Mont Dauphin d’où je prends le train pour rentrer à Paris. Un dernier regard vers les montagnes, difficile de quitter ces paysages enchanteurs.
voilà encore une belle semaine à parcourir la montagne. Le Queyras est un magnifique terrain de jeu. Comme à chaque fois, j’aime l’effort, la patience et la volonté que demandent ces marches pour atteindre un col où ce révèle à chaque fois un panorama grandiose toujours différent. J’aime cette liberté contrainte, liberté d’avancer ou de s’arrêter mais contrainte car je dois néanmoins atteindre un refuge chaque jour. J’aime cette solitude qui permet, ce que Platon appelle, le dialogue silencieux de l’âme, source de inépuisable de rêverie. Mais j’aime aussi ces belles rencontres inattendues que l’on fait sur le chemin ou le soir autour du dîner.
RENSEIGNEGNEMENTS PRATIQUES
Le tour du Queyras ou GR 58 forme une boucle de 130kms avec de nombreuses variantes dont une en Italie. Il peut se faire en 6 ou 7 jours voire moins. On peut le débuter de n’importe quel endroit, mais à savoir que les groupes démarrent généralement de Ceillac le dimanche dans le sens anti-horaire. Donc si on ne trouve pas de place dans un hébergement, essayer de commencer son tour en milieu de semaine.
Pour accéder au Queyras en transport en commun, le plus simple est le train jusqu’à la gare de Mont Dauphin Guillestre puis un bus vers les différentes villes: Ceillac, Arvieux, Molines ou Château Queyras, etc… Des navettes inter-villages circulent dans la vallée du Guil en saisson estivale.
Le balisage est bien présent partout. Les chemins ne sont pas très difficiles mis à part la variante par le col des Thures. Les dénivelés sont néanmoins importants. La meilleure période va de juin à septembre avec un pic de fréquentation en juillet et août. Il vaut mieux réserver sa place dans les hébergements.
Il existe un topo guide édité par la Fédération Française de Randonnée: 505 Tour du Queyras.
Quelques liens utiles pour préparer son tour du Queyras:
Mon tour du Queyras
GR58-tour-queyras
envie-de-queyras
Office du tourisme du Queyras
site dédié aux GR
Transports dans les Hautes Alpes
Site du Parc naturel du Queyras
Site de météo pour toutes les montagnes du monde
Vidéos de conseil pour la randonnée
Mon Tour du Mont Blanc
Ma Grande Traversée des Alpes
Mon Tour de la Vanoise