La vie est faite de rêves que l’on réalise ou pas…
Le Mont Blanc, pas seulement une montagne, un mythe.
Comme un défi, à la fois si proche et en même temps si inaccessible…
Un exploit sportif et une aventure humaine inoubliable.
En 2013, j’en ai fait le tour. Je l’ai beaucoup admiré d’en bas.J’ai longtemps rêvé d’en faire l’ascension. Je sens que le moment est venu. Je suis en forme. L’ascension du Mont Blanc ne s’improvise pas. J’ai choisi de partir avec Stageexpé, un organisme implanté à Chamonix depuis 30 ans. Le problème avec le Mont blanc est qu’il faut s’inscrire longtemps à l’avance sans pouvoir être sûr de monter au sommet. Ce stage s’effectue en 5 jours ou 6 jours, 3 jours de préparation et 2 jours d’ascension. Il vaut mieux être en très bonne condition physique car ces 5 journées sont bien remplies.

Lundi 21 juillet 2014

Rendez-vous au Club Alpin des Contamines. Je fais connaissance de mes compagnons de stage, Bernard et son fils Florian, Philippe et Brice ainsi que de notre guide Patrick Poisson. Je suis la seule femme.
Nous récupérons notre paquetage: un casque, des crampons, un baudrier, un piolet et des chaussures d’alpinisme. Les choses sérieuses commencent!
Rapidement, sous la pluie, nous prenons le chemin du refuge de Tré-la-Tête, 1970m, puis du refuge des Conscrits, 2580m.
Entre Tré-la-Tête et les Conscrits, nous marchons en cordée sur le chemin qui emprunte la nouvelle passerelle. Il y a du vent, il fait froid. Pas facile. Nous arrivons au refuge trempés, gelés…C’est chouette la montagne!

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Notre cordée

Mont Blanc

Refuge des Conscrits

Mardi 22 juillet 2014

Pluie toute la journée. Nous devions faire l’ascension de la Bérangère pour nous entraîner. Nous sommes cantonnés dans le refuge. Pas de téléphone, pas d’internet. Pas de douches. Tout ce que j’aime…On tourne en rond… Patrick nous prépare mentalement à l’aide de cartes.

Mercredi 23 juillet 2014

Il fait beau. Nous descendons par le glacier de Tré-la-Tête.
Patrick nous apprend à marcher avec des crampons sur la glace. Ca me plaît bien. Les crampons accrochent, c’est rassurant.

Mont Blanc

Le glacier de Tré-la-Tête

Glacier Tré la Tête

Ecole de glace
Nous descendons aux Contamines. J’ai très mal aux pieds, des ampoules partout. Ca m’inquiète pour la suite!
Il a beaucoup plu ces derniers jours, ce qui signifie de la neige en altitude donc risque d’avalanches.
Pas sûr que l’on puisse monter au refuge du Goûter demain. Patrick est dubitatif. Pas question de prendre des risques.
Il téléphone au gardien du refuge du Goûter. Il fera beau dans la nuit de jeudi à vendredi. Nous monterons.

Jeudi 24 juillet 2014

C’est le grand jour!
Voici le chemin que nous emprunterons.

Mont Blanc

Parcours de l’ascension
Nous devons prendre le premier tramway du Mont Blanc au Fayet pour monter jusqu’au Nid d’Aigle 2380m.
Pas de chance! Il est en panne. Ahhh dur dur! Il va falloir monter à pied depuis l’arrivée du téléphérique de Bellevue et se rajouter 600m de dénivelé.
Deux guides nous ont rejoint, Renaud et Jérôme.
Depuis le téléphérique de Bellevue, nous commençons la montée le long des rails du TMB vers le Nid d’Aigle.

Mont Blanc

Gare supérieure du Nid d’Aigle

Mont Blanc

Le Mont Blanc vu du Nid d’Aigle
Il semble si haut si loin ce sommet…
Puis direction le refuge de Tête Rousse 3167m. C’est un chemin de randonnée assez facile.  Nous avions prévu de nous arrêter au refuge de Tête Rousse pour déjeuner et faire le plein d’eau mais nous n’avons plus le temps. Je n’ai pris qu’une petite gourde d’un demi litre. Je suis déjà à sec… Je finirai déshydratée.
Peu avant le couloir du Goûter, nous nous équipons. Casque, crampons et baudrier. Je suis seule en cordée avec Patrick. Super! un guide rien que pour moi!!!
Première grosse difficulté: la traversée du couloir du Goûter surnommé le couloir de la mort à cause des pierres qui dévalent la pente. Heureusement il a beaucoup neigé et j’ai l’impression que la neige retient un peu les pierres. Néanmoins Patrick me prévient, pas question de traîner, il faut passer rapidement.
Puis c’est l’arête du Goûter. Un mur de rochers de 700m qu’il faut escalader parfois avec les mains à l’aide de câbles.
Sa vue me désespère.

Mont Blanc

Vers le couloir du Goûter

Mont Blanc

Couloir du Goûter
Le refuge du Goûter est si haut, si loin…
Je suis fatiguée. Je sens la corde qui me relie à Patrick se tendre. Il me tire. Il m’encourage. J’aimerais m’arrêter, me reposer. Le sourire, c’est juste pour la photo!!! Je suis épuisée…Bouh quelle tête!!!
Mais il faut avancer coûte que coûte. J’ai beaucoup de mal. Moi qui me croyait en forme! Comment vais-je faire pour aller au sommet demain? J’arrive péniblement au refuge du Goûter, 3817m.
Au bord des larmes. Il est 16h50. Nous sommes partis de Bellevue à 10h… Mais qu’est-ce-que je fais là! Mon moral est au plus bas.

Mont Blanc

Le refuge du Goûter

Mont Blanc

Fatiguée!

Mont Blanc

Le refuge du Goûter
Il y a beaucoup de monde au refuge. La veille, les gens n’ont pas pu monter à cause de la météo. Beaucoup sont restés pour retenter l’ascension cette nuit. Le refuge est agréable comparer à d’autres….mais toujours pas de douches…

Mont Blanc

Notre dortoir

Mont Blanc

La salle à manger

Mont Blanc

Mon lit…
J’essaie de me remettre. Je souffre de déshydratation. Heureusement le repas est à 18h30. Je n’ai pas très faim. Dormir c’est tout ce que je veux. Je ne suis pas sûre d’être capable de monter demain…
2h du matin, il faut se lever. La nuit a été courte, trop courte. Mais je me sens un peu mieux.
Nous nous équipons avec nos frontales, baudriers, crampons et c’est parti.

Mont Blanc

Préparatif pour l’ascension finale

Mont Blanc

Prête à partir
La nuit est claire.
En bas ce sont les lumières de Chamonix et de Sallanches. C’est magnifique. Je commence à toucher mon rêve…
Nous avançons dans la neige, lentement. En levant les yeux, on aperçoit les frontales des cordées qui nous précèdent. Il ne fait pas très froid, peu de vent. Un temps idéal!
Je me sens bien. Je suis essoufflée mais Patrick s’est mis à mon rythme et avance lentement ce qui me permet de reprendre mon souffle.
C’est le Dôme du Goûter puis le refuge Vallot 4362m. Nous faisons une petite pause. Je sais, à ce moment-là, que j’irai jusqu’en haut.

Mont Blanc

Le jour se lève

Mont Blanc

Le refuge Vallot
Il reste 4 bosses puis l’arrête sommitale à gravir. Ca grimpe raide. Il faut s’aider du piolet pour monter.
Le jour se lève. C’est un spectacle grandiose qui s’offre à nous.
Il est 6h50, nous sommes à 4810m enfin 4817m à ma montre. Nous avons mis très exactement 3h54 pour atteindre le sommet.

Mont Blanc

Altitude sur ma montre

Mont Blanc

Avec Patrick mon guide

Mont Blanc

Vue du sommet

Mont Blanc

Au sommet

Mont Blanc

L’Aiguille du Midi si petite…
Tous ces 4000m sous nos pieds: le Mont Rose, le Grand Paradis, le Cervin et bien d’autres que je ne connais pas…
J’embrasse Patrick. Sans lui, sans sa patience, sans ses encouragements je ne serai pas là. Nous restons une dizaine de minutes au sommet. Je bois une tasse de thé et mange une barre de céréale qui me sera fatale…
30 minutes après le début de la descente, je commence à avoir des nausées. Des effets du MAM. La barre de céréale ne passe pas…

Mont Blanc

Dans la descente

Mont Blanc

L’arête sommitale vue de la descente.

Mont Blanc

En descendant avec Patrick
Au refuge du Goûter, pause déjeuner. Impossible de manger. Je bois un coca. Ca va mieux.
C’est parti pour la descente de l’Aiguille du Goûter. Je n’ai pas peur. Les crampons me rassurent. Patrick est derrière moi  pour me retenir si je glisse. J’ai confiance. Je descends rapidement. Il ne devrait y avoir que des descentes en montagne!!!
Le couloir de la mort se passe sans encombre.
Arrivés à Tête Rousse, nous retirons tout notre matériel. Puis c’est la longue descente vers le Nid d’Aigle. Plus de 2400m de dénivelé depuis le sommet! Ah mes pauvres pieds…
Le Tramway du Mont Blanc est toujours en panne. Il y a un seul train à 14h. Il faut l’attraper!

Mont Blanc

Descente du refuge Vallot

Mont Blanc

Le couloir du Goûter
Dans le TMB, peu de randonneurs. Mais beaucoup d' »alpinistes » qui viennent de faire le Mont Blanc comme nous. Je suis fatiguée. J’ai mal aux pieds. Mais je suis heureuse.
Un dernier regard vers ce sommet. J’ai du mal à imaginer que quelques heures auparavant, j’étais là-haut. Oui j’y étais! Il parait tellement haut, tellement loin…

Mont Blanc

Sommet du Mont Blanc
Mes traces enregistrées avec ma montre Suunto

Mont Blanc

Des Houches au refuge du Goûter

Mont Blanc

Du refuge du Goûter au sommet

Mon rêve s’est réalisé…

Merci à Bernard, Florian, Philippe et Brice. Ils ont été de très agréables compagnons de route.
Merci à Renaud et Jérôme, nos guides très sympathiques.
Et surtout merci à Patrick qui m’a emmenée et ramenée en toute sécurité. Merci pour sa patience et ses encouragements.

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